Comment avoir un système de lubrification performant ?  

Savez-vous qu’un moteur ne peut donner le meilleur de lui-même sans un système de lubrification fiable et efficace ? C’est valable que ce soit pour un moteur destiné à la route ou à la haute performance. La moindre baisse de pression d’huile, même de quelques secondes, peut provoquer des dégâts irréversibles : coussinets endommagés, bielles projetées hors du bloc… Autant dire que la lubrification est une assurance-vie pour votre moteur.

Mais qu’est-ce qui rend un système de lubrification performant ? Quels sont les éléments à surveiller, améliorer ou remplacer ? Voyons ensemble les composants essentiels et leur rôle dans la performance globale.

La pompe à huile : le cœur du système de lubrification moteur 

La pompe à huile est la pièce maîtresse d’un système de lubrification moteur. 

  • Pompe à huile d’origine : adaptée aux moteurs standards, au-delà d’un certain régime, elle risque de caviter et de ne plus fournir la pression suffisante.
  • Pompe à huile haute performance : recommandée pour les moteurs de courses ou ceux tournant à haut régime. Ces pompes, grâce à des orifices d’admission et de sortie optimisés, assurent un débit bien supérieur dans les tours. Certaines vont plus loin avec des tubes de crépine élargies pour un flux encore plus important.
  • Pompe à grand volume : avec ses engrenages plus hauts, elle peut déplacer 15 à 25 % d’huile en plus qu’une pompe standard. 

Attention, toutes les configurations n’exigent pas une pompe à huile grand volume. Elle n’est utile que si :

  • Les jeux de paliers sont augmentés
  • Le moteur possède des gicleurs supplémentaires (refroidissement des pistons, distribution variable, ajout d’un turbo etc.)

Si le moteur présente des tolérances serrées et qu’il utilise une huile fluide (0W-40, 5W-20, 5W-30), une pompe standard suffit largement à assurer débit et pression. Dans ce cas, une pompe surdimensionnée n’apporterait aucun bénéfice, hormis une perte d’énergie inutile.

Conseil : privilégiez une pompe de marque reconnue et inspectez-la avant montage. Certaines pompes bas de gamme présentent des défauts critiques (engrenages marqués, défauts de rainure d’entraînement, moulages mal percés…). La qualité est non négociable.

Maîtriser le flux : carter et contrôle de l’huile 

Une fois la pompe choisie, il faut s’assurer qu’elle soit alimentée correctement et que l’huile soit bien gérée dans le carter. Dans ce cas, d’autres éléments du circuit de lubrification entrent en jeu.

Le tube d’aspiration : éviter la cavitation

Le tube de récupération d’huile doit permettre un flux constant vers la pompe :

  • Un diamètre élargi réduit la cavitation à haut régime.
  • Une grille à mailles grossières suffit pour stopper les gros débris sans limiter le débit.
  • Le positionnement est important : trop bas, il freine le passage de l’huile ; trop haut, il risque d’aspirer de l’air.

Un détail simple, mais vital pour la fiabilité.

Contrôler l’altération de l’huile

Même si l’huile contient des agents anti-mousse, à haut régime, le vilebrequin va fouetter l’huile du carter et peut la transformer en mousse. Résultat : pression instable et perte de puissance. Une plaque anti-barbotage sert de barrière entre le vilebrequin et l’huile. Résultat mesuré : des chevaux en plus et une fiabilité augmentée. Une plaque bien conçue accompagnée d’un carter cloisonné accélère en plus le retour de l’huile dans le carter puis vers la crépine.

Le carter d’huile : plus de volume, plus de sécurité

Augmenter la capacité du carter réduit les risques de manque d’huile. Mais ce n’est pas qu’une question de volume :

  • Des chicanes et trappes unidirectionnelles maintiennent l’huile là où elle doit être lors des freinages, accélérations ou virages.
  • Un carter à grande capacité est particulièrement recommandé avec une pompe à grand volume, pour éviter que la pompe n’aspire le carter à sec.

Les accessoires qui font la différence dans le circuit de lubrification moteur 

Pour pousser la performance et la fiabilité du système de lubrification moteur encore plus loin, plusieurs accessoires sont à considérer.

Le filtre à huile : un débit adapté

En compétition, les filtres haute performance ont un élément filtrant plus grossier, ce qui permet un meilleur débit. Certains modèles débitent jusqu’à 100 litres par minute.

Il existe également des pré-filtres à tamis, insérés avant le filtre principal. Ils capturent les gros débris et facilitent l’inspection, sans limiter le débit.

Si vous utilisez un filtre à huile déporté, veillez à installer des durites tressées inox et des raccords de qualité pour éviter toute rupture en pleine charge.

L’accumulateur d’huile : l’assurance anti-coupure

Un accumulateur stocke 2 à 3 litres d’huile sous pression.

  • Il permet d’amorcer le moteur à froid avant le démarrage.
  • Il agit comme réserve en cas de chute brutale de pression (par exemple dans un virage appuyé).

Le système peut être commandé manuellement ou via un solénoïde relié au tableau de bord, pour un déclenchement instantané.

Refroidir et chauffer l’huile : la régulation thermique

  • Radiateur d’huile externe : indispensable sur un moteur sollicité longtemps (tour de piste, endurance). Associé à un thermostat, il maintient l’huile entre 71 et 82°C et évite l’oxydation et la perte de viscosité.
  • Réchauffeur d’huile : utile en climat froid ou pour les véhicules utilisés occasionnellement. Un modèle de 400 W chauffe 12 litres en 30 minutes, garantissant une mise en pression rapide au démarrage.

La pompe à vide : réduire les pertes mécaniques

Même sur un carter humide, une pompe à vide apporte des avantages :

  • Meilleure étanchéité des segments
  • Réduction des frottements (segments à faible tension)
  • Moins de traînée sur vilebrequin et pistons

En supprimant l’air et les vapeurs, elle assure un gain de puissance significatif tout en renforçant la fiabilité.

Le système à carter sec : la solution ultime

Le graissage à carter sec est la référence absolue pour une lubrification moteur 

  • Une pompe externe aspire l’huile du carter et l’envoie vers un réservoir séparé.
  • L’air est séparé de l’huile et la capacité totale augmente.
  • Le moteur est alimenté en huile de façon constante, quelles que soient les conditions.

Un système à plusieurs étages (4, 5 ou 6 pompes) permet même d’atteindre des dépressions importantes pour les moteurs à très haut régime.

Seuls inconvénients : le coût, la complexité (tuyauteries externes, risques de fuites) et parfois les règlements qui en limitent l’usage. Mais pour qui peut se le permettre, c’est la méthode de lubrification idéale.

FAQ – Système de lubrification moteur 

  • Quels sont les symptômes d’une mauvaise lubrification moteur ?

Bruits métalliques, moteur qui chauffe, perte de puissance, fumée à l’échappement, témoin de pression d’huile allumé.

  • Quels sont les types de lubrification d’un moteur ? 

– Lubrification sous pression : C’est la méthode la plus utilisée pour les moteurs à 4 temps, qui utilise une pompe pour envoyer l’huile aux organes du moteur.

Lubrification par barbotage : où les pièces, en mouvement, se lubrifient en entrant en contact avec l’huile au fond du carter.

Lubrification à carter sec : où l’huile est stockée dans un réservoir externe.

– Lubrification par mélange huile-carburant : spécifique aux moteurs à deux temps. 

  • Quelles sont les conséquences d’une lubrification défaillante ? 

Un mauvais graissage peut provoquer des surchauffes et des casses mécaniques. Tous les éléments en mouvement sont concernés, les coussinets de vilebrequin et de bielle évidemment mais également  les pièces de la culasse (soupapes grippées, usure prématurée des arbres à cames, fissures dues à la chaleur).

Optimiser la lubrification moteur demande plus que de bons composants. Cela exige une vision globale, un savoir-faire pointu et des réglages adaptés à votre configuration.

Chez Gasflow, nous mettons notre expertise en préparation moteur au service de votre performance. Contactez-nous pour un diagnostic personnalisé et découvrez comment nous pouvons fiabiliser et booster votre moteur.

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